Page:Anatole France - Balthasar.djvu/157

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— Ah ! ah ! ah ! s’écria Georges en s’efforçant de rire.

— Vous riez comme un cornichon, monsieur.

— Abeille, les cornichons ne rient ni ne pleurent.

— S’ils riaient, ils riraient comme vous, monsieur. J’irai seule au lac. Et pendant que je découvrirai les belles eaux qu’habitent les Ondines, vous resterez seul au château, comme une petite fille. Je vous laisserai mon métier et ma poupée. Vous en aurez grand soin, Georges : vous en aurez grand soin.

Georges avait de l’amour-propre. Il fut sensible à la honte que lui faisait Abeille. La tête basse, très sombre, il s’écria d’une voix sourde :

— Eh bien ! nous irons au lac !