Page:Anatole France - Balthasar.djvu/205

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contenir à deux mains son cœur qui battait. La porte s’ouvrit doucement, et, à la lueur d’une veilleuse suspendue au plafond de la chambre, Abeille vit, dans le silence religieux qui régnait, sa mère, sa mère amaigrie et pâlie, ayant aux tempes des cheveux gris, mais plus belle ainsi pour sa fille qu’aux jours passés des magnifiques parures et des hardies chevauchées. Comme alors cette mère voyait sa fille en rêve, elle ouvrit les bras pour l’embrasser. Et l’enfant, riant et sanglotant, voulut se jeter dans ses bras ouverts : mais le roi Loc l’arracha à cet embrassement et l’emporta comme une paille par les campagnes bleues, dans le royaume des Nains.