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CHAPITRE XXI
Où l’on raconte une périlleuse aventure.


Dès la nuit, quand tout fut endormi dans le manoir, Georges et Francœur se glissèrent dans la salle basse pour y chercher des armes. Là, sous les solives enfumées, lances, épées, dagues, espadons, couteaux de chasse, poignards brillaient : tout ce qu’il faut pour tuer l’homme et le loup. Sous chaque poutre, une armure complète se tenait debout, dans une si ferme et si fière attitude qu’elle semblait encore remplie de l’âme du brave homme qui l’avait revêtue jadis pour de grandes aventures. Et le gantelet pressait la lance entre dix doigts de fer, tandis que l’écu reposait sur les tassettes de la cuisse, comme pour enseigner que la