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L’AFFAIRE CRAINQUEBILLE

thie. Il se tourna vers le garde de Paris qui le conduisait et l’appela trois fois :

— Cipal !… Cipal !… Hein ? Cipal !…

Et il soupira :

— Il y a seulement quinze jours, si on m’avait dit qu’il m’arriverait ce qu’il m’arrive !… »

Puis il fit cette réflexion :

— Ils parlent trop vite, ces messieurs. Ils parlent bien, mais ils parlent trop vite. On peut pas s’expliquer avec eux… Cipal, vous trouvez pas qu’ils parlent trop vite ?

Mais le soldat marchait sans répondre ni tourner la tête.

Crainquebille lui demanda :

— Pourquoi que vous me répondez pas ?

Et le soldat garda le silence. Et Crainquebille lui dit avec amertume :

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