Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la pièce, dans l’embrasure de la fenêtre, et lui dit à l’oreille :

— Mon cher Guitrel, vous savez que l’évêché de Tourcoing est vacant.

— J’ai appris en effet, répondit le prêtre, la mort de Monseigneur Duclou. C’est une grande perte pour l’Église de France. Monseigneur Duclou avait autant de mérite que de modestie. Il excellait dans l’homélie. Ses instructions pastorales sont des modèles d’éloquence parénétique. Oserai-je rappeler que je l’ai connu à Orléans, du temps qu’il était encore M. l’abbé Duclou, le vénérable curé de Saint-Euverte, et qu’à cette époque il daignait m’honorer de sa bienveillante amitié ? La nouvelle de sa fin prématurée a été particulièrement douloureuse pour moi.

Il se tut, laissant pendre ses lèvres en signe d’affliction.

—- Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, dit le préfet. Il est mort ; il s’agit de le remplacer.