Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/12

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bras comme pour éviter tant d’articles.

— Monsieur Lantaigne, je vois depuis quelque temps M. le vicaire général qui mordille sa plume, et me fait des signes désespérés pour me rappeler que notre imprimeur attend notre mandement qui doit être lu dimanche dans les églises de notre diocèse. Souffrez que j’achève de dicter ce mandement qui apportera, je l’espère, quelques consolations à nos prêtres et à nos fidèles.

L’abbé Lantaigne salua et se retira très triste. Après son départ, le cardinal-archevêque, se tournant vers M. de Goulet :

— Je ne savais pas, dit-il, que M. Guitrel fût si ami du préfet. Et je suis reconnaissant à M. le supérieur du séminaire de m’en avoir averti. M. Lantaigne est la sincérité même ; j’estime sa franchise et sa droiture. Avec lui, on sait où l’on va…

Il se reprit :

— … Où l’on irait.