Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a un candidat à l’évêché de Tourcoing. Et ce candidat, c’est vous, Guitrel.

À ce mot, l’abbé Guitrel baissa les yeux et leva les bras.

— Moi, m’asseoir dans le siège sanctifié par le bienheureux Loup et par tant de pieux apôtres des Gaules septentrionales ! Madame Worms-Clavelin a-t-elle eu cette pensée ?

— Mon cher Guitrel, elle veut que vous portiez la mitre. Et je vous assure qu’elle est de force à faire un évêque. Moi-même, je ne serai pas fâché de donner à la République un évêque républicain. C’est entendu, mon cher Guitrel ; voyez l’archevêque et le nonce ; ma femme et moi, nous ferons agir les bureaux.

Et M. Guitrel murmurait les mains jointes :

— Le siège antique et vénérable de Tourcoing !

— Un évêché de troisième classe, un trou, mon cher abbé. Mais il faut commencer. Tenez ! moi, savez-vous où j’ai fait mes