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de personnes. Elles sont moindres aujourd’hui qu’elles n’étaient hier. Elles croîtront peut-être demain. Peut-être viendra-t-il un temps ou elles n’existeront pas plus qu’elles n’existaient sous le principat du maréchal de Mac-Mahon, ou du moins dans les prémices trompeuses de ce principat, et sous le ministère décevant du 16 Mai. Elles sont des hommes et non des choses. Mais fût-elle respectueuse de la religion et de ses ministres, je haïrais encore la République.

m. bergeret. — Pourquoi ?

m. lantaigne. — Parce qu’elle est la diversité. En cela, elle est essentiellement mauvaise.

m. bergeret. — Je ne vous entends pas bien, monsieur l’abbé.

m. lantaigne. — Cela tient à ce que vous n’avez pas l’esprit théologique. Autrefois les laïques eux-mêmes en recevaient quelque empreinte. Leurs cahiers de collège, qu’ils conservaient, leur fournissaient des éléments