Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/225

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armée que pénètre sans cesse, avec la nation tout entière, l’esprit funeste d’indépendance et d’égalité, pour rejeter ensuite dans les villes et les campagnes la nation tout entière, gâtée par la caserne, impropre aux arts et aux métiers et dégoutée de tout travail ; un corps enseignant qui a mission d’enseigner l’athéisme et l’immoralité ; une diplomatie à qui manquent le temps et l’autorité et qui laisse le soin de notre politique extérieure et la conclusion de nos alliances aux débitants de boissons, aux demoiselles de magasins et aux journalistes ; enfin tous les pouvoirs, le législatif et l’exécutif, le judiciaire, le militaire et le civil, mêlés, confondus, détruits l’un par l’autre ; un règne dérisoire qui, dans sa faiblesse destructive, a donné à la société les deux plus puissants instruments de mort que l’impiéte ait jamais fabriqués : le divorce et le malthusianisme. Et tous les maux dont j’ai fait une rapide revue appartiennent à