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s’y trouvait un amphithéâtre décoré, par M. Léon Glaize, de peintures allégoriques représentant les Sciences et les Lettres, où M. Compagnon faisait son cours applaudi de mathématiques. Les autres porteurs de simarre jaune ou rouge enseignaient diverses connaissances dans de belles salles claires. Seul, M. Bergeret, sous le regard ironique de l’appariteur, descendait, suivi de trois auditeurs, dans un sous-sol ténébreux. Là, dans l’air épais et malin, il expliquait l’Enéide avec la science allemande et la finesse française ; là, par son pessimisme littéraire et moral, il affligeait M. Roux, de Bordeaux, son meilleur élève ; là, il ouvrait des aperçus nouveaux, dont l’aspect effrayait ; là, il prononça un soir ces paroles devenues fameuses, et qui devaient plutôt périr étouffées dans l’ombre du souterrain : « Des morceaux de diverses provenances, soudés maladroitement les uns aux autres, formèrent l’Iliade et l’Odyssée. Tels sont les mo-