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Nantes, et qu’on a tenu sur son compte des propos sévères dans les cercles bourgeois du chef-lieu, notamment dans les salons fréquentés par la magistrature. Assurément l’attitude de M. le préfet Pélisson à l’égard de madame Méreau, que sa situation devait protéger contre toute tentative équivoque, serait regrettable si elle se prolongeait. Mais les informations que j’ai recueillies me permettent d’affirmer que madame Méreau n’a pas été positivement compromise et qu’aucun scandale n’est à prévoir. Il suffira d’un peu de prudence et d’attention pour que cette affaire n’ait pas de suites fâcheuses.

Le ministre de l’Intérieur, ayant parlé de la sorte, forma son portefeuille et se renversa dans son fauteuil.

L’Empereur se taisait.

— Permettez, mon cher collègue ! dit sèchement le garde des Sceaux, la femme du procureur général près la cour de Nantes est la maîtresse du préfet de la Loire-