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vous que votre protégé fût à Paris ? N’a-t-il donc rien qui le retienne à Nantes ? Voilà quelque temps déjà, ce me semble, que vous ne me communiquez plus de notes confidentielles le concernant. Ses débuts m’intéressaient, mais je ne sais pas encore s’il répond entièrement à l’opinion avantageuse que vous aviez conçue de lui.

Labarthe prit la défense du substitut ; il rappela au ministre que Lespardat était en congé régulier ; que tout de suite, à Nantes, il avait gagné la confiance de ses supérieurs hiérarchiques, et qu’en même temps il s’était concilié les bonnes grâces du préfet.

— M. Pélisson, ajouta-t-il, ne peut plus se passer de lui. C’est Lespardat qui organise les concerts de la Préfecture.

Cependant le ministre et son secrétaire poursuivaient leur chemin, vers la rue de la Paix, le long des arcades, s’arrêtant çà et là devant les vitrines des marchands de photographies.