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cet ouvrage de sa jeunesse. Une copie des Bucoliques fut adressée au journal radical et libre penseur de la région, le Phare, qui en publia des extraits où se trouve notamment ce vers que je rougis de mettre sous les yeux paternels de Votre Éminence :


Notre ciel à nous, c’est un sein chéri.


» Cette citation était accompagnée dans le Phare des commentaires les plus désobligeants pour le caractère privé comme pour le goût littéraire de M. l’abbé Guitrel. Et le rédacteur, dont le mauvais esprit n’est que trop connu de Votre Éminence, prenait texte de ce vers malheureux pour accuser de pensées libidineuses et d’intentions déshonnêtes généralement tous les professeurs du grand séminaire et même tous les prêtres du diocèse. C’est pourquoi, sans rechercher si M. Guitrel avait comme humaniste quelques raisons à traduire Calpurnius, je déplore