Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/144

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placard et, soulevant une toile, découvrit deux grandes ailes blanches.

— Tu vois, dit-il, je les ai conservées. De temps en temps, quand je suis seul, je vais les regarder, cela me fait du bien.

Et il essuya ses yeux rougis.

Après quelques instants d’un silence ému, approchant la bougie des longues pennes qui se dépouillaient, par endroits, de leur duvet :

— Elles se mangent, murmura-t-il.

— Il faut mettre du poivre, dit Arcade.

— J’en ai mis, répondit en soupirant l’ange musicien. J’ai mis du poivre, du camphre, des sels. Mais rien n’y fait.