Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/221

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» Certes, ce ne fut pas en sommeillant au bord d’une fontaine, mais par un dur labeur, que Dionysos apprit à cultiver les plantes et à les forcer de produire des fruits savoureux. Et tandis qu’il méditait l’art de faire des grossiers habitants des bois une race amie de la lyre et soumise aux lois justes, plus d’une fois, sur son front brûlé d’enthousiasme passa la mélancolie et le sombre délire. Mais son profond savoir et son amitié pour les hommes lui firent surmonter tous les obstacles. Ô jours divins ! Ô belle aurore de la vie ! Nous menions les Bacchanales sur les sommets chevelus des montagnes et sur le blond rivage des mers. Les Naïades et les Oréades se mêlaient à nos jeux. Aphrodite, à notre approche, sortait de l’écume des flots, pour nous sourire.