Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/328

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lequel vivait son fils et qu’il exigeait une réforme immédiate et absolue. Plus de désordre, plus de dettes, plus de mauvaises compagnies, mais le travail, la régularité, les bonnes fréquentations.

Maurice aurait volontiers répondu respectueusement à son père qui, après tout, lui avait fait de justes reproches. Par malheur, Maurice aussi était timide, et la redingote dont M. d’Esparvieu s’était revêtu pour exercer plus dignement une magistrature domestique semblait interdire toute familiarité. Maurice garda un silence maladroit et qui paraissait insolent. Ce silence obligea M. d’Esparvieu à répéter ses reproches et à les répéter sous une forme plus sévère. Il ouvrit un tiroir de son bureau historique (c’était celui sur lequel Alexandre d’Esparvieu avait écrit son Essai sur les institutions civiles et religieuses des peuples) et en tira les traites souscrites par Maurice.

— Sais-tu, mon enfant, dit-il, que tu as commis là un véritable faux ? Pour racheter une faute aussi grave…

À ce moment, comme il était convenu, madame René d’Esparvieu parut en robe de ville.