Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/344

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de famille et qu’Arcade fût ignoré de toute la terre, le duel avait attiré une assez grande affluence de curieux, et les fenêtres des maisons voisines regorgeaient de photographes, de reporters et de gens du monde. Ce qui avait excité bien des curiosités, c’est qu’on savait qu’une femme était la cause de la querelle. Plusieurs nommaient Bouchotte, le plus grand nombre désignait madame des Aubels. On avait remarqué, d’ailleurs, que les duels dans lesquels M. de la Verdelière était témoin attiraient tout Paris.

Le ciel était d’un bleu tendre, le jardin tout fleuri de roses ; un merle sifflait dans un arbre. M. de la Verdelière, qui, sa canne à la main, conduisait le combat, mit les épées pointe à pointe et dit :

— Allez, messieurs !

Maurice d’Esparvieu attaqua par des doublés et des battements du fer. Arcade rompit en tenant l’épée en ligne. Le premier engagement ne donna pas de résultat. Les témoins eurent l’impression que M. d’Esparvieu se trouvait dans un état fâcheux d’irritabilité nerveuse, et que son adversaire se montrerait