Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/385

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mains. La lutte se poursuivit, inégale et terrible, entre les deux anges et les deux mitrons. Semblable, en force et en beauté, à un athlète de Lysippe, Arcade étouffa dans ses bras son épais adversaire. La belle archange frappa de son poignard le boulanger qui l’avait assaillie. Sur sa poitrine velue, un sang noir coula, et les deux mitrons, amis des lois, s’abîmèrent sur le pavé.

L’agent Fesandet restait évanoui, la face dans le ruisseau. Mais le brigadier Grolle, s’étant relevé, donna un coup de sifflet qui devait être entendu du poste voisin, et bondit sur le jeune Maurice qui, n’ayant qu’un bras pour se défendre, décharge de la main gauche son revolver sur l’agent qui porte la main sur son cœur, chancelle et s’affaisse. Il poussa un long soupir et les ombres éternelles couvrirent ses yeux.

Cependant, les fenêtres s’ouvraient une à une et des têtes se penchaient sur la rue. Un bruit de pas lourds approchait. Deux policiers cyclistes débouchèrent dans la rue Feutrier. Alors, le prince Istar lança une bombe qui ébranla le sol, éteignit le gaz, fit écrouler des