Page:Anatole France - La Vie en fleur.djvu/177

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l’on crut avoir assez fait en décidant que les académiciens se choisiraient entre eux parmi les rhétoriciens et les philosophes, et que les séances, qui auraient lieu à des intervalles irréguliers, seraient consacrées à des lectures et à des conférences agréables, mais sérieuses.

Nous élûmes vingt académiciens, en nous réservant d’augmenter ce nombre s’il en était besoin. Il me serait difficile de retrouver les noms de ces vingt. N’en soyez pas surpris, car il est, dit-on, par le monde, une académie célèbre dont personne n’est capable de nommer les quarante titulaires.

Nous étions pressés de donner un vocable à notre académie. On proposa successivement :

— Académie des amis.

— Académie Molière. Et l’on jouerait la comédie.

— Académie Fénelon.

— Académie de rhétorique et de philosophie.

— Académie Chateaubriand.

Fontanet parla d’un ton pénétré.

— Camarades, un homme doué du génie de la parole a, pendant une longue existence, servi la cause des vaincus. Honorons ce bel