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XXII

MON PARRAIN

Les Danquin habitaient un vieil appartement de la rue Saint-André-des-Arts, où logeait Pierre de L’Estoile au temps de la Ligue. Ils vivaient dans l’aisance et n’avaient pas d’enfants. Ces excellents gens recueillirent vers 1858 le fils et la fille d’un frère malheureux de Madame Danquin, les jeunes Bondois, Marthe et Claudius, nés et élevés à Lyon, menus et gentils, l’air étonné. Madame Danquin, la plus maternelle des femmes, aimait les jeunes Bondois comme s’ils eussent été les fruits de ses entrailles. Cependant, ils restaient pressés l’un contre l’autre, le frère et la sœur, comme des orphelins et des exilés. Obèse et