Page:Anatole France - Le Génie latin.djvu/178

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mobile sur sa table lorsque l’espèce de visite qu’il recevoit ne lui donnoit pas l’espérance d’une conversation agréable : comme commandant dans la province, j’eus le plaisir de le voir s’en servir toujours avec moi ; et cette leçon me préparoit à soutenir bientôt la pétulante activité du cornet de mon cher et illustre confrère et ami, M. de la Condamine.

« M. le Sage mourut dans l’hiver de 1746 à 1747. Je me fis un honneur et un devoir d’assister à ses obsèques avec les principaux officiers sous mes ordres. Sa veuve lui survécut peu de temps. L’abbé Le Sage fut regretté quelques années après par son Chapitre et la société éclairée dont il avoit fait l’admiration par ses vertus.

« J’ai l’honneur d’être, etc.

« LE COMTE DE TRESSAN,       
« Lieutenant général des armées du Roi ; de l’Académie françoise et de celle des Sciences. »

Le Sage mourut le 17 novembre 1747, après une vie de travail, innocente comme son âme, belle et simple comme son génie, et dure comme la nécessité, qu’il combattit sans cesse et qu’il ne put jamais vaincre.