Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

complissent sous nos yeux, sans que nous puissions même nous en apercevoir. Là, enfin, où Cuvier voyait d’épouvantables bouleversements, Charles Lyell nous montre la lenteur clémente des forces naturelles. On sent combien cette théorie des causes actuelles serait bienfaisante si on pouvait la transporter du monde physique au monde moral et en tirer des règles de conduite. L’esprit conservateur et l’esprit révolutionnaire, y trouveraient un terrain de conciliation.

Persuadé qu’ils restent insensibles quand ils s’opèrent d’une manière continue, le conservateur ne s’opposerait plus aux changements nécessaires, de peur d’accumuler des forces destructives à