Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/116

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fiques harmonies, et il serait barbare de les tailler comme les tilleuls des promenades publiques. Il faut respecter ce que le grand descriptif nomme la cime indéterminée… »

« Et mes filles ! pensa M. Bergeret. Elle aurait dû penser à elles. Elle aurait dû penser à nos filles… »

Puis il lut sans comprendre :

« Certes, tel mot est un monstre. Nous disons le lendemain, c’est-à-dire le le en demain, et il est clair qu’il faudrait dire l’en demain ; nous disons le lierre pour l’ierre, qui serait seul régulier. Le langage sort d’un fond populaire. Il est plein d’ignorances, d’erreurs, de fantaisies, et ses plus grandes beautés sont ingénues. Il a été fait par des ignorants qui ne connaissaient que la nature. Il nous vient de loin, et ceux qui nous l’ont transmis n’étaient pas des grammairiens de la force de Noël et Chapsal. »

Et il songeait :

« À son âge, dans sa condition modeste,