Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/17

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donnant dans le travers commun à tous les commentateurs, je prête à mon auteur des intentions qu’il n’avait pas. Je vous accorde qu’il y eut une part d’inconscience dans le discours mémorable du sergent Lebrec. Mais c’est là le génie. On le fait éclater sans en mesurer la force.

M. Roux répondit en souriant qu’il croyait aussi qu’il y avait une certaine part d’inconscience dans l’inspiration du sergent Lebrec.

Mais madame Bergeret dit sèchement à M. Bergeret :

— Je ne te comprends pas, Lucien. Tu ris de ce qui n’est pas risible et l’on ne sait jamais si tu plaisantes ou si tu es sérieux. Il n’y a pas de conversation possible avec toi.

— Ma femme pense comme le doyen, dit M. Bergeret. Il faut leur donner raison à tous deux.

— Ah ! s’écria madame Bergeret, je te