Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/213

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officiers, en petit nombre et désarmés, s’assurent l’obéissance et le respect d’une multitude d’hommes portant des fusils et des cartouches. Tout est là.

— C’est un vieux préjugé, dit M. Bergeret, que de croire à la nécessité des peines et d’estimer que les plus fortes sont les plus efficaces. La peine de mort pour voie de fait envers un supérieur vient du temps où les officiers n’étaient pas du même sang que les soldats. Ces pénalités furent conservées dans les armées de la République. Brindamour, devenu général en 1792, mit les mœurs de l’ancien régime au service de la Révolution et fusilla les volontaires avec magnanimité. Du moins, Brindamour, devenu général de la République, faisait-il la guerre et se battait-il rudement. C’était affaire de vaincre. Il ne s’agissait pas de la vie d’un homme, mais du salut de la patrie.

— C’était surtout le vol, dit M. Mazure,