Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/26

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tionner les lettres de Muratori qui s’y trouvent. Ces deux hommes, que la science faisait concitoyens, se chargèrent de félicitations mutuelles. Puis, comme le Napolitain s’avisa qu’un militaire se tenait près d’eux, dans le studio, M. Bergeret l’avertit que ce soldat gaulois était un jeune philologue, plein de zèle pour l’étude de la langue latine.

— Cette année, ajouta M. Bergeret, il apprend, dans une cour de caserne, à mettre un pied devant l’autre. Et vous voyez en lui ce que notre brillant divisionnaire, le général Cartier de Chalmot, nomme l’outil tactique élémentaire, vulgairement un soldat. Monsieur Roux, mon élève, est soldat. Il en sent l’honneur, ayant l’âme bien née. À vrai dire, c’est un honneur qu’il partage à cette heure avec tous les jeunes hommes de la fière Europe, et dont jouissent comme lui vos Napolitains, depuis qu’ils font partie d’une grande nation.

— Sans manquer au loyalisme qui