Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/272

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renonçât à donner un sens à ces scènes terribles ?

— Il y avait, reprit M. de Terremondre, des convenances à observer. La présence du chef de l’État lui imposait notamment une certaine réserve.

— Il est vrai, dit M. Lantaigne, que ce religieux osa dire à la face du président et des ministres de la République, devant les puissants et les riches, auteurs ou complices de nos hontes, que la France avait manqué à sa vocation séculaire en se détournant des chrétiens d’Orient, massacrés par milliers, et en favorisant lâchement le Croissant contre la Croix. Il osa dire que la nation longtemps fidèle avait chassé le vrai Dieu de ses écoles et de ses assemblées. Voilà ce dont vous lui faites un crime, vous, monsieur de Terremondre, un des chefs du parti catholique dans notre département.

M. de Terremondre protesta de son dévouement aux intérêts religieux. Mais il