Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/339

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lui nuire. Il ne faut point que ces secrets soient connus du maire ni des bibliothécaires. Je serais désolé si je causais, même involontairement, la moindre peine à votre nymphe.

« Il est vrai qu’elle est jolie, ma nymphe, pensa M. Bergeret. »

Il était d’humeur chagrine, et ne savait plus bien en cette minute s’il ne reprochait pas plus âprement à M. Roux d’avoir plu à la concierge de la bibliothèque que d’avoir séduit madame Bergeret.

— Votre nation, dit le commandeur Aspertini, est parvenue à la plus haute culture intellectuelle et morale. Mais il lui reste, de la longue barbarie où elle a été plongée, une sorte d’indécision et de gaucherie à considérer les choses de l’amour. En Italie, l’amour est tout pour les amants et ce n’est rien pour le monde. La société ne se croit pas intéressée dans cette affaire qui n’est une affaire que pour ceux qui la