Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/64

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— Bonjour, mon ami, lui dit-il, je vois que vous connaissez les bons endroits. Cette côte est tiède et bien abritée.

Pied-d’Alouette, après un moment de silence, répondit :

— Je connais des endroits meilleurs. Mais ils sont éloignés. Il ne faut pas avoir peur de marcher. Le pied est bon. Le soulier n’est pas bon. Mais je ne peux pas mettre des bons souliers, parce que j’y suis pas accoutumé. Quand on m’en donne des bons, je les ouvre.

Et, soulevant son pied de dessus les feuilles sèches, il montra l’orteil passant entortillé de linges à travers les fentes du cuir.

Il se tut et recommença de polir le morceau de bois dur.

M. Bergeret retourna bientôt à ses pensées.

Pallentem morte futura. Les liburnes d’Agrippa ne purent arrêter au passage l’Antoniade aux voiles de pourpre. Cette fois du moins la colombe échappait au vautour.