Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/82

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retraite, des prêtres, des dames âgées et des médecins russes. Ils semblaient consternés, et le nez de Lacarelle lui pendait jusqu’au nombril. Je me suis enfui sous la réprobation générale.

Tandis que M. Compagnon et M. Bergeret traversaient la place en devisant de la sorte, ils rencontrèrent M. Roux qui allait semant par la ville ses cartes de visite à foison. Car il était fort répandu.

— Voilà mon meilleur élève, dit M. Bergeret.

— Il a l’air d’un gars solide, dit M. Compagnon, qui estimait la force. Pourquoi diable fait-il du latin ?

Sur quoi, M. Bergeret, piqué, demanda au professeur de mathématiques s’il croyait que l’étude des langues classiques dût être exclusivement réservée aux hommes infirmes, débiles, malingres et difformes.

Mais déjà M. Roux, saluant les professeurs, découvrait dans un sourire ses