Page:Anatole France - Les Opinions de Jérôme Coignard.djvu/266

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basse et s’y enfermer. La bourrelle, restée seule en haut avec la patiente chercha le coutelas. Ne le trouvant pas, elle prit la corde avec laquelle Hélène Gillet avait été menée, la lui noua au cou et, lui mettant le pied sur la poitrine, essaya de l’étrangler. Hélène, saisissant la corde à deux mains, se défendit, toute sanglante ; alors la femme Grandjean la traîna par la corde, la tête en bas, au pied de l’estrade et, parvenue sur les degrés de pierre, elle lui tailla la gorge avec ses ciseaux.

Elle y travaillait quand les bouchers et les maçons, culbutant sergents et archers, envahirent les abords de l’échafaud et de la chapelle ; une douzaine de bras robustes enlevèrent Hélène Gillet et la portèrent évanouie dans la boutique de maître Jacquin, chirurgien barbier.

La foule du peuple, qui se ruait sur la porte de la chapelle, aurait eu bientôt fait de l’enfoncer. Mais les deux frères capucins et les deux pères jésuites l’ouvrirent, épou-