Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/354

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les mains dans ses manches : « Monsieur le conseiller, gardez, contentez votre majorité. Nous ne serons pas offensés ça et là d’un vote sur l’imprescriptibilité des droits de l’homme et du citoyen, ou même contre l’ingérence du clergé dans le gouvernement. Pensez en séance publique à vos électeurs républicains, et soyez à nous dans les commissions. C’est là, dans la paix et le silence, qu’on fait de bonne besogne. Que la majorité du Conseil se montre parfois anticléricale, c’est un mal que nous supporterons avec patience. Mais il importe que les grandes commissions soient profondément religieuses. Elles seront plus puissantes que le Conseil lui-même, parce qu’une minorité active et compacte l’emporte toujours sur une majorité inerte et confuse. »

» Voilà, mon cher Lacrisse, ce que vous dira le Père Adéodat. Il est admirable de patience et de sérénité. Quand nos amis