Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/15

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saintes filles ne laissaient pas perdre pour leurs élèves : la persécution leur avait servi d’expérience !

Pauvres chères recluses, qui aviez protesté contre la loi qui vous forçait à être libres, et qui, dès que vous le fûtes en effet, ne profitâtes de la liberté que pour reprendre de nouveau votre esclavage ! Vous vous étiez réunies volontairement pour consacrer ce qui vous restait de force à prier Dieu pour les enfants à qui vous appreniez à l’aimer ; depuis longtemps la dernière étincelle de votre saint foyer s’est éteinte sans bruit, mais les bénédictions vous ont suivies, car les jeunes cœurs que vous formiez pour la vie avaient reçu de vous cette espérance dans une vie meilleure, seule ancre de salut au milieu des orages et des tourmentes qui viennent assaillir de tous côtés notre court et dangereux voyage sur la terre.

C’est autant à cette éducation saine et forte qu’à mon caractère naturellement heureux que j’ai dû d’être à l’abri de ces aspirations sans