Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/161

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vilisation bien, bien avancée, pour produire de pareils fruits. Dieu sait sur quels arbres ils poussent et ce qu’on y enta pour leur faire rapporter de ces fruits-là ! M. L.....y, un tout petit homme fort laid, attaché particulièrement au ministère de l’intérieur, était chargé de répondre dans les journaux du gouvernement aux articles de l’opposition, de détruire leurs arguments, d’anéantir leurs accusations et de les attaquer eux-mêmes, soit avec leurs écrits, soit avec les actions qu’ils croyaient ensevelir dans la poussière des temps passés. M. L.....y, ayant pour auxiliaires les investigations de la police, savait les secrets de chacun et s’en servait habilement pour déconcerter l’ennemi. Mais le plus singulier de l’affaire, c’est que, l’opposition de ce temps-là n’étant guère qu’une chasse aux portefeuilles, lorsque celui qui attaquait le ministère était plus adroit que le ministre, qu’il trouvait le défaut de la cuirasse, le renversait et prenait sa place, M. L.....y continuait auprès de lui le rôle qu’il jouait sous son prédécesseur ; il défendait tous ses actes et gardait les attaques, jadis dirigées contre lui, pour le ministre tombé, qui se plaçait naturellement dans les