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vu des gens saluer à leur arrivée le philosophe Ballanche en le prenant pour la maîtresse de la maison.

Les réceptions avaient lieu de quatre heures à six tous les jours.

Quelquefois il y avait des invitations nombreuses pour cette même heure du jour. Mais alors une lecture, de la musique, un but enfin motivait la réunion ; la lumière y était de même ménagée avec une telle parcimonie, qu’il était difficile de s’y reconnaître.

J’y ai vu aussi quelques grandes réunions le soir, mais très-rarement, et Chateaubriand n’y paraissait pas, je ne l’y vis qu’une seule fois. Voici à quelle occasion :

M. de Fresnes avait composé de la très-belle musique sur un opéra intitulé : Cymodocée, dont le sujet, tiré des Martyrs de Chateaubriand, avait été arrangé avec beaucoup d’art par M. Pitre-Chevalier ; cette musique, harmonieuse et savante, fut très-bien exécutée par des artistes et fit un grand effet. On avait convoqué tous les connaisseurs, amateurs et juges compétents ; la presse fut invitée à prendre part à la fête et à se montrer