Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/202

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— Je m’étais couché, disait-il, ne voulant rien changer à mes habitudes, afin qu’on ne me crût pas occupé de cette représentation. Mais, ajoutait-il en souriant, le fait est que je ne m’endormis pas et que j’attendis avec impatience l’arrivée de mon vieux valet de chambre que j’y avais envoyé en lui recommandant de bien voir et de bien écouter pour me dire tout ce qui se serait passé… J’attendis longtemps son retour, ce qui me fit augurer que la pièce avait été jusqu’à la fin, et j’en étais arrivé à me moquer de moi-même qui m’étais refusé à recevoir des nouvelles de mon ouvrage par mes amis, juges compétents, et qui attendais avec anxiété l’avis de mon domestique, lorsqu’il entra brusquement, s’excusant d’arriver si tard sur la longueur du spectacle, mais ne disant rien de ce qui était advenu. Il fallut donc l’interroger.

— Eh bien, comment cela s’est-il passé ? demandai-je en affectant l’indifférence.

— Parfaitement, monsieur le vicomte… On avait bien essayé de faire un peu de bruit.

— Pendant la tragédie ?… m’écriai-je involontairement ému.

— Oui, monsieur le vicomte, pendant la tragé-