Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nulle part ; si l’on ajoutait qu’avec cet esprit qui rend aimable dans un salon, une belle figure, une bonté charmante, enfin, tout ce qui attire l’amour, tout ce qui fait naître l’ambition, il avait été étranger aux émotions violentes ; que jamais son âme, blessée dans le choc des intérêts et des passions, n’avait eu besoin de chercher dans une autre âme des sentiments vifs et profonds qui répondissent aux siens ; que de petites convenances de goût avaient seules dirigé le choix de ses passagères affections ; qu’il avait aimé par désœuvrement, s’était marié par complaisance, pour faire plaisir à un ami qui s’était privé pour lui d’une femme laide, désagréable et pauvre, avec laquelle il se trouvait engagé contre son gré ; et que, n’étant point heureux dans son ménage, il s’en consola en augmentant, d’un certain nombre de petits mots malins sur sa femme, le petit bagage de petits vers innocents et de petits contes ayant l’envie de ne pas l’être, qu’il colporta également avec insouciance et gaieté, pendant l’effroi de la Terreur, les folies du Directoire, la gloire de l’Empire et les scrupules de la Restauration.

Si l’on disait après cela : Devinez quelle dut être