Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/220

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ainsi en décroissant avec la diminution de la vie. Un jour vint où il ne trouva plus sa rime. Il expira.

Tous le pleurèrent : classiques, romantiques, républicains, carlistes ; car c’était, pour la bonté et la candeur, un cœur d’enfant.

Quant à cet autre vieil enfant aussi qui s’appelait le vicomte d’Arlincourt, écrivain et poëte comme Parceval, il était, comme lui aussi, fils d’un fermier général. Ils eurent encore un autre point de ressemblance, c’est que, destinés tous deux à de grandes fortunes, il les perdirent complétement avant d’en avoir joui…

Le père de d’Arlincourt donna très-volontairement la plus grande partie de sa fortune à Monsieur, frère du roi Louis XVI, lorsqu’il émigra ; ce prince, qui fut Louis dix-huit, ne manqua pas, à son retour en France, d’acquitter sa dette. D’Arlincourt avait un frère général, servant glorieusement notre pays. Ils partagèrent, et l’auteur du Solitaire eut pour sa part un million ; mais les enfants croient, dit-on, que vingt ans et vingt francs ne doivent jamais finir ; et les poëtes donc ! Ces espèces d’enfants sublimes peut-être, mais à coup