Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/24

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Nous dirons ce qu’il y a eu de différence entre eux et ce qui leur fut commun.

Au milieu de ces trois époques distinctes, il y a bien eu un intermède de république, où quelques maisons ont été ouvertes et ont présenté de curieux sujets d’observation ; mais ce court espace de temps produit un peu l’effet de l’entr’acte dans une pièce de théâtre ; ce n’est ni sans intérêt ni sans importance. Cependant le spectateur paisible n’est pas appelé à en juger ; ce serait trop vif pour quelqu’un qui n’est venu chercher qu’un innocent et doux passe-temps.

Nous n’en parlerons donc guère, si nous en parlons.

Mais ce dont nous parlerons avec plaisir, parce que nous nous en souvenons avec bonheur et avec sympathie, c’est des salons ouverts sous la Restauration. Nous étions jeune, et notre esprit était ardent à toutes les choses de l’intelligence ; un nom célèbre nous faisait battre le cœur ; la vue d’une personne supérieure nous faisait trembler d’émotion, nous nous trouvions incapable de dire un mot, tant le respect et l’admiration nous troublaient.