Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/245

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Quant à l’Angleterre, si elle n’avait rien dit des critiques dont elle était l’objet, c’est qu’elle est trop fière, cette belle dame, sûre de sa force, et qu’elle dit comme le Scythe devant Alexandre :

— Nous ne craignons que Dieu, et nous ne comptons qu’avec lui !

Le marquis de Custine publia deux romans assez froids ; puis il en arriva au grand œuvre, à cette pierre philosophale de l’écrivain qui ne lui donne que bien rarement l’or et l’immortalité.

Une tragédie !

M. de Custine fit donc aussi sa tragédie.

Cette tragédie s’appelait Béatrix Cenci ; tout le monde en connaît le triste et cruel sujet. La pièce se jouait au théâtre de la Porte-Saint-Martin, dont le directeur était toujours aux expédients. Le marquis de Custine passait pour fort riche, et plusieurs petites pièces se jouèrent dans les coulisses pour amener une partie de l’argent de l’auteur dans la caisse épuisée du directeur… D’abord on lui fit payer tous les frais de décors et de costumes qu’exigeait l’ouvrage ; chaque jour c’était quelque nouvelle dépense, et l’on ne répétait pas la pièce sans qu’il en coûtât quelque chose au