Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/53

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ainsi, — ne se faisait jamais annoncer avec son titre de baron, et ne portait les décorations nombreuses dont les souverains l’avaient gratifié que quand il y était obligé par son uniforme ; ce n’était pas mépris pour ce qui lui venait des autres, mais peut-être juste estime de ce qui ne venait que de lui !… Il plaçait haut l’art auquel il avait consacré sa vie, et plus haut encore peut-être la dignité de son caractère, qui était plein, en effet, de nobles délicatesses. Gérard n’était pas vain, mais il était fier.

Indépendamment de sa haute renommée comme peintre, Gérard avait encore une grande réputation d’homme spirituel, et il possédait, en effet, l’esprit le plus fin, le plus judicieux, le plus flexible, joint au bon goût le plus délicat.

Sa conversation était aussi remarquable que ses ouvrages.

Ce qui me frappa d’abord à la première vue, au moment où j’entrai dans le salon de Gérard et où je portai les yeux sur lui, ce fut sa ressemblance avec les portraits de l’empereur Napoléon. C’était ce même type arrêté, ferme, accentué dans des traits fins et délicats ; des yeux dont le regard