Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/93

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chouart un appartement au rez-de-chaussée, ouvrant sur un jardin. L’été, la société se répandait sur la pelouse : c’était charmant. Les réunions nombreuses étaient fort amusantes, les opinions politiques s’y trouvaient toutes ensemble, comme toutes les classes de la société, et souvent les représentants de toutes les nuances semblaient avoir été choisis parmi les plus excentriques de chaque couleur.

Les réunions d’une maison participent beaucoup des idées du maître ou de la maîtresse du lieu ; on attire involontairement à soi ce qui est sympathique, et la duchesse d’Abrantès aimait les grandeurs et les arts, les gens de lettres et les hommes de guerre, les écrivains sérieux et les jeunes beaux qui dansaient bien ; mais ce qui obtenait promptement toute son affection, c’était le talent, la réputation, la gloire ; l’esprit, l’intelligence sous toutes ses formes, avait le premier rang chez elle, c’était là le principal ; les choses frivoles représentées par les personnes vulgaires n’étaient reçues que pour l’entr’acte ou comme un public pour les grands acteurs.

Le fils aîné de la duchesse, celui qui portait