Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/99

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lettre sous enveloppe et je la lui renvoyai par la poste.

Cette découverte m’attrista plusieurs jours et me fit observer plus attentivement l’intérieur de la maison de la duchesse. Ce fut à partir de ce moment que je connus tout ce que les plaisirs, ou plutôt le mouvement, y cachaient de misères douloureuses. Mais, je dois le dire, au milieu de ce désordre qui s’accrut sous mes yeux, dans les dernières années de sa vie, et qui parfois amena chez elle et jusque dans son salon des personnages étranges, et qu’on s’étonnait d’y voir, je n’ai rien observé qui fût de nature à nuire à personne ; elle ne nuisait qu’à elle-même, qu’à son bien-être, à sa considération et surtout à son repos, sans que cela parvînt jamais à corriger sa frivolité. Ainsi, lorsqu’après avoir souffert de tous les ennuis attachés à une grande gêne et aux persécutions de créanciers exigeants, il lui arrivait de pouvoir disposer d’une somme un peu considérable, elle remplissait sa maison de fleurs, de porcelaines, de cristaux inutiles, sans s’occuper le moins du monde des choses urgentes qui auraient dû être sa seule affaire. Cela venait sans doute des pros-