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une trop ingénieuse analyse pour que j’en veuille parler à mon tour. Je dirai seulement que le talent de l’auteur des Poèmes de la Mer fut, avant tout, élevé et pur. On a reproché à ses livres d’être de ceux qu’on laisse sans danger traîner dans les paniers à ouvrage des jeunes filles. Reproche déjà méritoire alors, combien enviable aujourd’hui ! Autran a voulu, en quittant cette terre, se donner la dernière joie de penser que nul n’avait sali son âme en le lisant. C’était d’un rare et joli dilettantisme. Il est vrai que toujours, ou presque toujours, son inspiration lui vint de la nature éternellement chaste. La mer, les champs, tels furent ses deux « leit motiv », comme il sied de dire maintenant. Sa jeunesse préféra la mer ; son âge mûr semble avoir délicieusement savouré les charmes de la terre provençale, aussi bien dans son éclat triomphant d’été que dans sa grâce rêveuse d’hiver.

C’est au rayonnement de cette nature que la personnalité d’Autran s’est montrée à moi sous sa forme la plus nette. Parisien que la destinée fait