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sités et de loupes débordantes, arbres très hauts, gigantesques, les plus vieux de tout le « quartier », et dont les doyens, deux ormeaux entre la maison et la route, ont été plantés par Sully ou du temps de Sully. Le fait est-il exact ? Hum !… Nous sommes bien près de Marseille. En tout cas, ces deux « vénérables » ont été cités et photographiés comme bi-centenaires dans une revue d’histoire naturelle. Deux cents ans, c’est déjà bien « telle chose », — comme ils disent ici.

Autran avait pour les arbres un amour presque humain. Quand le mistral ou le vent du sud-est, qui « bouffent » terriblement sur la terrasse, avaient brisé quelque maîtresse branche, c’était pour lui un sincère désespoir. Il disait des beaux arbres qu’ils sont la noblesse de la terre. En regardant ceux de La Malle, on l’approuve d’avoir ainsi parlé.

La Malle ! D’où ce nom bizarre ? Aux temps d’avant les chemins de fer, c’était un relais de la malle-poste, le premier quand on quittait Marseille pour « monter » au Nord ; le dernier quand on