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JOSEPH AUTRAN, SA VIE ET SES ŒUVRES.

non comme but, mais comme moyen nous donnant plutôt les idées d’un poète propriétaire qui se promène que l’âme de la terre vivante autour de lui.

Le recueil de la Vie rurale comporte trois parties contenant respectivement vingt-cinq, vingt-deux et vingt-huit pièces relatives, comme le poète l’avait voulu, aux trois saisons où l’on s’enfuit loin de la ville : printemps, été, automne.

« Pendant que la terre est en fleurs », le poète note de jolis détails, une aurore[1] , une vieille haie[2] , la porte du presbytère encadrée de lianes roses, une jeune mère dans une cerisaie, qui regarde jouer ses enfants, des courses « le long des futaies[3] », quelques troènes en fleurs au-dessus d’un ruisseau, un chêne si âgé qu’il a l’air éternel, et ces vieux bergers contemplatifs dont les extases silencieuses ont peut-être créé les civilisations et qui regardent se lever les étoiles au-dessus des collines.

En été le poète reste davantage chez lui : il lit, il

  1. P. 21.
  2. P. 49.
  3. P. 73.