Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/104

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Bientôt nous serons arrivés au jardin du Paradis. »

Ils tournèrent leur vol du côté du Midi, et bientôt le parfum des épices et des fleurs monta jusqu’à eux. Le figuier et le grenadier poussaient d’eux-mêmes, et la vigne sauvage portait des grappes bleues et rouges. Nos deux voyageurs descendirent et se couchèrent sur le gazon moelleux où les fleurs saluaient le Vent comme pour lui dire : « Sois le bienvenu. »

« Sommes-nous dans le jardin du Paradis ? demanda le prince.

— Pas encore ; mais bientôt nous serons rendus. Vois-tu cette muraille de rochers et cette grande caverne devant laquelle les branches de vigne forment des rideaux verts ? Il nous faudra passer par là. Enveloppe-toi bien dans ton manteau ; car ici le soleil brûle, mais quelques pas plus loin il fait un froid glacial. L’oiseau qui garde l’entrée de la grotte reçoit sur une de ses ailes, étendue en dehors, les chauds rayons de l’été, et sur l’autre, déployée en dedans, le souffle froid de l’hiver.  »

Ils pénétrèrent dans la caverne. Ouf ! comme il y faisait un froid glacial ! mais cela ne dura pas longtemps. Le Vent d’Est étendit ses ailes, qui brillèrent comme des flammes et éclairèrent l’intérieur de la caverne. Au-dessus de leurs têtes étaient suspendus de gros blocs de pierre aux formes bi-