Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/111

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petite harpe d’or qui rendait des sons enchanteurs. Des jeunes filles belles et gracieuses, vêtues de crêpes onduleux, se livraient à la danse et chantaient en même temps les délices de leur existence et toutes les merveilles du jardin du Paradis, qui doit fleurir éternellement.

Le soleil descendait à l’horizon, et le ciel prenait une teinte d’or rougeâtre qui donnait aux lis l’éclat des roses.

Les jeunes filles présentèrent au prince un vin mousseux qu’il but avec délices. Le fond du salon s’ouvrit et l’arbre de la science se montra au jeune homme dans un tel éclat que ses yeux en furent éblouis.

Un chant doux et harmonieux comme la voix de sa mère se fit entendre, et il semblait dire : « Mon enfant, mon cher enfant !

Alors la fée l’appela ; et le prince vola vers elle, oubliant sa promesse dès le premier soir. Cependant, en approchant de l’arbre, il eut un moment d’hésitation : mais il en triompha bien vite.

« Il n’y a pas de péché, se dit-il, à suivre la beauté pour l’admirer. J’ai encore assez d’empire sur moi pour ne pas enfreindre sa défense. »

La fée tira à elle quelques branches de l’arbre, et, un moment après, elle se trouva cachée entièrement.