Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/120

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tait pas ragoûtant ; mais que voulez-vous ? ils y trouvaient leur plaisir, et chacun prend le sien où il le trouve.

« Oh ! la, la ! s’écria l’un d’eux en se piquant à l’aiguille. En voilà une gueuse !

— Je ne suis pas une gueuse ; je suis une demoiselle distinguée, » dit l’aiguille.

Vignette de Bertall
Vignette de Bertall

Mais personne ne l’entendait. En attendant, la cire s’était détachée, et l’aiguille était redevenue noire des pieds à la tête ; mais le noir fait paraître la taille plus svelte, elle se croyait donc plus fine que jamais.

« Voilà une coque d’œuf qui arrive, » dirent les gamins ; et ils attachèrent l’aiguille à la coque.

« À la bonne heure ! dit-elle ; maintenant je dois faire de l’effet, puisque je suis noire et que