Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/130

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bien que l’étudiant avait dit : « Regarde comme ce lis ressemble à Mlle Caroline. » Tout le monde s’était moqué de lui, et cependant la petite Ida crut alors reconnaître que la grande fleur jaune ressemblait d’une manière étonnante à cette demoiselle. Elle avait en touchant du piano absolument les mêmes manières ; elle penchait sa longue figure jaune, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre et battait aussi la mesure avec la tête. Personne n’avait remarqué la petite Ida. Elle aperçut ensuite un grand crocus bleu qui sautait au milieu de la table où étaient ses joujoux et qui alla ouvrir le rideau du lit de la poupée. C’est là qu’étaient couchées les fleurs malades ; elles se levèrent aussitôt et dirent aux autres par un signe de tête qu’elles avaient aussi envie de danser. Le vieux bonhomme du vase aux parfums, qui avait perdu la lèvre inférieure, se leva et fit un compliment aux belles fleurs. Elles reprirent leur bonne mine, se mêlèrent aux autres et se montrèrent on ne peut plus joyeuses.

Tout à coup, quelque chose tomba de la table ; Ida regarda : c’était la verge qui s’élançait à terre ; elle aussi parut vouloir prendre part à la fête des fleurs. Sur elle était assise une petite poupée de cire, qui portait un grand et large chapeau absolument semblable à celui du conseiller. La verge sauta au milieu des fleurs, montée sur ses trois